Depuis 40 ans, L’Arche Le Caillou Blanc accueille des personnes en situation de handicap mental pour « vivre et travailler avec elles », comme le souligne Luc Cébron, responsable de l’ESAT. Au total, le site de Clohars-Fouesnant dans le Finistère accueille une quarantaine de personnes. L’association, qui place l’écologie au cœur de son fonctionnement, installera prochainement une chaufferie alimentée en économie circulaire — une initiative sélectionnée parmi les lauréats du premier appel à projets de notre fonds de dotation.
Au-delà de ses 3 foyers d’hébergement L’Arche Le Caillou Blanc comporte un Atelier d’accueil de jour (Atelier Découverte) et un ESAT organisé en 4 ateliers tous situés à la Ferme du Pont : cuisine, jardin et espace vert, menuiserie, ébénisterie.
« Notre philosophie est celle de la vie partagée, du vivre avec », exprime Luc Cébron. « C’est notre réalité quotidienne, qu’il s’agisse des accompagnants éducatifs ou des personnes en situation de handicap. On oublie les étiquettes : nous sommes tous colocataires dans nos hébergements, et nous travaillons ensemble dans nos ateliers. Ce qui fait émerger une forme de complicité, d’authenticité et de joie entre nous. »
Ce partage se prolonge jusque dans l’accueil d’étudiants venus de tout l’ouest de la France, pour leur faire découvrir L’Arche Le Caillou Blanc. Chaque année, l’association reçoit une dizaine de stagiaires et de jeunes en service civique. « C’est comme ça que je suis entrée à L’Arche Le Caillou Blanc », témoigne Clémentine Rousselle, chargée de communication. « J’avais besoin de vivre autre chose, d’être dans un lieu où la fragilité est acceptée. À la fin de mon service civique, j’y suis restée. Plus qu’un travail, j’ai vécu une expérience qui m’a transformée. »
« Nous avons également un fort engagement écologique : nous nous approvisionnons en circuit court, que ce soit pour préparer les repas ou pour fabriquer des objets. Nous avons aussi un compost pour nos déchets », souligne Luc Cébron.
Ce projet est né d’un constat. D’un côté, la chaudière actuelle, vieillissante, a une capacité limitée pour chauffer l’ensemble du site et son fonctionnement ne permet pas aux personnes en situation de handicap de l’utiliser en autonomie. De l’autre, les chutes de bois de la scierie ne pouvaient être valorisées.
L’idée a donc germé d’installer une chaudière à bois, alimenté par les chutes de bois de l’atelier scierie, dans un local sécurisé, utilisable par tous et qui aurait la capacité de chauffer tout le site. Le budget étant conséquent — près de 100 000 euros —, des financements ont été recherchés. « Les échanges avec Anne-Sophie Le Joly [directrice du fonds de dotation] ont été riches : si l’aspect financier du projet a été creusé, nous avons aussi beaucoup parlé de notre approche, notre éthique et notre philosophie », précise Luc Cébron.
La chaudière sera opérationnelle dès la rentrée prochaine. Un projet que nous sommes heureux de voir se concrétiser, et que nous soutenons pour ses valeurs fortes et son impact écologique et social.