Depuis 2022, Fratries ouvre des colocations aux jeunes actifs avec ou sans handicap mental, à parité. Après Nantes, puis Colombes, Rennes accueillera bientôt 13 colocataires dans une bâtisse ancienne rénovée en plein cœur de la capitale bretonne. Les jeunes en situation de handicap mental ou présentant des troubles du spectre autistique sont également accompagnés au quotidien, et bénéficient d’un coaching emploi dédié.
Fratries est né d’un constat : nombreux sont les jeunes avec ou sans handicap mental à vouloir vivre leur indépendance, avoir un logement, travailler, tisser des liens et des amitiés. Au travers du coliving, Fratries répond aux besoins de ces jeunes, en proposant à la location des logements ordinaires, en centre-ville et accessibles financièrement. Le tout dans cette volonté de partager une expérience unique : celle de vivre ensemble, quels que soient les parcours de vie.
Ainsi chacun a sa chambre, avec salle de bain et sanitaires privatifs, et peut profiter des espaces communs — cuisine, salon, jardin notamment — pour échanger des tranches de vie. Comme pour Lazare, chaque coliving a son responsable de maison, embauché par Fratries. Il est l’animateur de la vie sociale de la colocation. Au quotidien, il accompagne les colocataires avec handicap mental, aux côtés d’une équipe d’accompagnants de vie, employés d’une société de service d’aide et d’accompagnement à domicile locale, partenaire de Fratries. Solène Le Borgne, responsable communication et mécénat de Fratries, souligne : « il n’y a pas de relation aidant-aidé entre ces jeunes, ils vivent ensemble comme dans n’importe quelle colocation et ça change tout ! En complément de sa mission d’animation, le responsable de la maison coache ces jeunes vers l’emploi, avant et pendant leur insertion professionnelle. »
« Tout part des jeunes et de leurs besoins », témoigne Solène Le Borgne. « 12 à 18 mois avant l’ouverture de la maison, nous constituons un groupe de jeunes volontaires avec leurs aidants pour co-construire leur projet de vie partagée. Ces ateliers participatifs permettent à la fois de les préparer à cette nouvelle vie, et d’imaginer une colocation qui leur ressemble. »
En parallèle, Fratries recherche le futur lieu de coliving et mobilise ceux qui deviendront ses mécènes : « nos maisons sont achetées par un investisseur solidaire, l’ameublement (et parfois quelques travaux, comme à Rennes) cofinancés par nos partenaires. Le fonds de dotation Kernae est l’un de ces précieux acteurs qui rendent possible l’ouverture de nos maisons, ici à Rennes. L’ensemble de ces soutiens nous permet de louer les logements au prix du marché pour les jeunes sans handicap, et selon les ressources pour les jeunes en situation de handicap. » Solène Le Borgne ajoute : « 3 mois environ avant le début de la colocation, nous recherchons des jeunes actifs qui pourraient la rejoindre. Nous organisons enfin des rencontres entre ces potentiels colocataires, avec ou sans handicap, pour que les premières connexions se fassent et confirmer que chacun souhaite vivre cette aventure humaine. »
Elle conclut : « Nous sommes très fiers d’avoir été retenus par le jury de Kernae, et par les salariés et administrateurs du Groupe CIB qui nous ont décerné leur prix coup de cœur. Au-delà des deux enveloppes de 10 000 € et de 2 000 €, nous sommes heureux d’inspirer et d’embarquer leurs équipes. Et de compter parmi nos partenaires une coopérative qui résonne avec nos valeurs et nos missions d’entreprise sociale à but non lucratif. »
Fratries continue de se développer partout en France — des projets sont en cours à Paris, Versailles, Bourg-la-Reine, et à nouveau à Nantes. Une très belle initiative à suivre !