Le centre de développement pour l’habitat et l’aménagement des territoires (CDHAT) œuvre depuis 70 ans en Bretagne et en Normandie à la réhabilitation des logements indignes. L’association accompagne ainsi les propriétaires modestes dans le diagnostic en amont des travaux et la recherche de financements. Face au blocage de certains chantiers, faute de solution de relogement adaptée, le CDHAT a imaginé un nouveau dispositif : installer des tiny houses en location le temps des travaux. Une initiative en cours d’expérimentation, soutenue par notre fonds de dotation.
Frédérique Mercier, responsable des agences Bretagne, partage : « le mal-logement a son lot de dommages collatéraux : les propriétaires qui ne peuvent plus entretenir leur lieu de vie s’isolent socialement. Ils ne peuvent plus recevoir leur famille, leurs amis. L’image de soi se trouve dégradée, le repli sur soi s’installe. Souvent, les conditions sanitaires sont critiques : pas d’accès à l’eau chaude ou au chauffage. Les conséquences pour la santé sont dramatiques. » Le CDHAT a vocation à aider les propriétaires à rénover leur logement : « Beaucoup n’ont pas les ressources financières ni l’énergie pour mener leur projet d’habitat. Nous sommes à leurs côtés pour les guider à chaque étape. »
Pour autant, un frein majeur subsistait : « ces propriétaires ne peuvent plus occuper leur logement pendant les travaux. Certains n’ont pas la possibilité de quitter leur habitation, par exemple s’ils ont une activité agricole. Par ailleurs, l’offre de relogement à proximité est rare, y compris auprès des bailleurs sociaux. C’est pourquoi nous avons pensé aux tiny houses, pour reloger temporairement ces propriétaires sur leur terrain. »
Grâce à l’enveloppe de Kernae, le CDHAT a pu se rapprocher des loueurs de tiny houses et pourra prendra en charge les frais en lien avec ce dispositif, selon les ressources des propriétaires : « Une fois le réseau de partenaires identifié, nous pourrons financer les frais de location et d’acheminement. Cette solution est intéressante, parce que ces petites maisons sont construites en matériaux biosourcés. Cette démarche est également respectueuse de l’environnement : elle est temporaire et réversible. »
Frédérique Mercier ajoute : « Lever ce point de blocage, c’est se mettre en marche avec ces propriétaires dans un projet positif : rénover leur habitat. Même pendant les travaux, ces personnes peuvent reconnecter avec leur famille, et accueillir à nouveau leurs enfants et petits-enfants, dans des conditions sanitaires dignes. »
Les premières tiny houses seront installées dans le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor. Une fois cette phase d’expérimentation terminée, le CDHAT pourra envisager de déployer ce dispositif en Loire-Atlantique.