L’Auberge Molénaise est un tiers-lieu créé par l’association Culture BZH’îlienne (CBî). Unique en son genre, ce site propose une expérience immersive sur l’île de Molène au travers d’un habitat écoresponsable. Derrière ce projet réside une ambition : faire prendre conscience de la fragilité de l’écosystème insulaire et agir pour sa sauvegarde.
Gwenola Gervais est à l’initiative de cette démarche. Cette Molénaise de 32 ans s’est donné pour mission de redynamiser son île par une solution d’habitat vertueux. Après des études en biologie et politique de la mer, elle s’est spécialisée dans la gestion de projets en économie sociale. En 2023, elle entreprend le rachat de la maison familiale pour en faire un lieu de vie.
Encore en phase de prototypage, l’ouvrage se situe au pied du sémaphore. Culminant à 26 mètres, c’est un endroit idéal pour apprécier la beauté de la vie marine au cœur de l’archipel breton.
L’Auberge Molénaise accueille à moindre coût des stagiaires, des apprentis, des saisonniers, mais aussi des artisans du bâtiment ou encore des soignants. Un hébergement de courte durée qui vient combler le maillon manquant pour entamer la revitalisation de l’île.
Par l’activité d’auberge, l’association CBî ambitionne d’offrir un endroit stimulant les rencontres et l’incubation de projets. Affiliée au réseau de tiers-lieu maritime sur un modèle similaire, la structure devrait devenir une coopérative d’intérêt collectif.
Aujourd’hui, CBÏ soutient la vie sur l’île de Molène, en connexion avec d’autres territoires littoraux et insulaires. Une démarche qui se fait en lien direct avec Bretagne Tiers-Lieux et le réseau d’hébergement de tourisme social et solidaire de l’UNAT.
Une fois les travaux terminés, l’auberge aura une capacité de 15 lits par nuit. De plus, la réhabilitation du grenier permettra d’aménager une salle de réunion et de coworking pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes. Le site devrait ouvrir ses portes au grand public à l’aube du printemps 2025.
Plus qu’un simple lieu d’accueil, le projet de l’Auberge Molénaise est celui d’un bâtiment intelligent en matière d’économie d’énergie. Pour ce faire, les coprésidentes de CBî – Gladys et Gwenola – prennent l’exemple du récupérateur de pluie relié à la toiture, qui permettra de diviser par 3 la consommation d’eau. Cette gestion raisonne en économie de ressources sur les terres insulaires.
En parallèle, l’association prévoit l’installation de panneaux photovoltaïques. D’autres aménagements sont en réflexion, comme l’étude de l’isolation thermique. Finalement, ce projet prône la volonté de construire un modèle de sobriété collective heureuse.
En rejoignant les lauréats de Kernae, l’association CBî entend financer un nouveau système de phytoépuration : un principe novateur et peu coûteux qui permet d’assainir l’eau par l’action des plantes. Par ce dispositif, elle souhaite dans le même temps lever des préjugés sur les habitations écologiques. Autant de raisons qui ont séduit notre comité de sélection pour ce dernier appel à projets !